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SANTORIN

 

 

 

CARTE D'IDENTITÉ

 

Situation : au Sud de la mer Égée, dans l'archipel des Cyclades.

Climat : méditerranéen typique.

Géographie : il s'agit en réalité d'un petit archipel dont les îles les plus importantes sont : Thira (Ouest), Therasia (Est) et l'écueil d'Aspronisi (Sud-Ouest). L'ensemble forme un cercle dont le centre est marqué par les trois Kaimeni (brûlées : Paléa, Néa et Mikrakaimeni).

Découpage administratif : l'archipel est une préfecture de l'Etat grec dont le chef lieu est la ville de Thira, dotée d'un aéroport.

Population : pour l'archipel, elle est de 20 000 individus. L'île de Thira accueille 8 000 habitants

Langue : le Grec moderne.

 

 

L'histoire

 

Les Thalatoï

 

Durant les Guerres élémentaires, l'archipel des Cyclades vit se dérouler de nombreux affrontements. Mais, à force d'acharnement, un clan d'Hydrim parvint à se rendre maître de la région. Ces Nephilim furent les fondateurs de la civilisation cycladique, un ensemble de communautés côtières disséminées sur plusieurs îles. Leur civilisation brillante et originale rayonna sur toute la Méditerranée durant le IIIe millénaire. Les humains les vénéraient pour leurs bienfaits et leur protection. À cette époque où les Nephilim étaient encore jeunes, ces Hydrim avaient une magie puissante, développée avec les guerres. Ils étaient au nombre de dix, et chacun régnait sur une île de l'archipel : Naxos, Paros, Ios, Thira, Amorgos, Milo, Mykonos, Syra, Tinos et Kéa.. Ils vivaient dans de fabuleux sanctuaires, dont on a gardé trace de certains : Avdeni (Naxos), Akrotiri (Thira), Arkesini (Amorgos), Phylakopi (Milo) et Hahia Irini (Kéa). Il s'agissait de vastes palais qui accueillaient aussi une cité de pierre protégée par un rempart. Les plus somptueux dominaient la Mer du haut d'une falaise escarpée.

Des Nephilim, attirés par l'œuvre des Cycladiens, s'installèrent dans l'archipel et se mirent sous l'autorité bienveillante des Hydrim. Ceux-ci avaient un statut de roi-dieu auprès des humains. Vénérés comme des divinités, ils possédaient aussi un pouvoir temporel direct. Eux-mêmes rendaient hommages à Thalatta, la Vague Primordiale, la Mère de Fertilité. Cette figure n'était sans doute que symbolique mais les Hydrim imposaient son culte aux humains. On prit alors l'habitude de les appeler Thalatoï, les fils de la Vague.

Nul ne sait comment, mais les Dix avaient réussi à se procurer un vestige mythique de l'Atlantide d'une formidable puissance, un véritable nexus : l'Atalithe. Chacun la gardait durant un certain temps, la plaçant au cœur du palais de son île, pour que sa magie irrigue les terres et les sources. Ainsi, l'archipel des Cyclades était baigné par les champs magiques. La passation de l'Atalithe s'effectuait au solstice d'été. Chacun des Dix devait se rendre sur l'île de Délos. En son sanctuaire la pierre était placée au lever du soleil et les Dix l'encerclaient. Leur Pentacle baignait dans la magie irradiant de l'Atalithe et dans les reflets des rayons solaires. Ce rituel augmentait leurs Ka-éléments durant une année. Puis, au coucher du soleil, le nouveau détenteur de l'Atalithe pouvait s'en emparer et chacun retournait dans son île.

 

 

Le Dragon
 

Durant leurs explorations en Éolide, les Cycladiens découvrirent un site où les champs magiques vibraient d'une intensité particulière. Il s'agissait bien plus que d'un omphalos car toute la région semblait sous influence. Une sauvagerie incroyable bouillonnait, prête à exploser. Et pourtant, elle produisait une sorte de « musique » hypnotisant le pentacle des Hydrim. Menés par Charybde, chef de l'expédition, ils analysèrent cette vibration. C'est ainsi que Béhémoth, DraKaon enfoui depuis l'Involution Angélique, revint à la conscience. Il réussit à les séduire par sa puissance et sa sapience. N'était-il pas une créature qui avait vécu avant l'Atlantide ? N'ayant pas subi le Silence Fuligineux, Béhémoth avait une mémoire intacte des temps désormais oubliés pour les Nephilim. Les Cycladiens virent en lui un moyen de retrouver une partie de leurs pouvoirs perdus.

A l'aube du IIIe millénaire, ils fondèrent une cité sur le site où dormait Béhémoth, Troie. Beaucoup de Nephilim des Cyclades se mirent à le vénérer comme un dieu.. Il y en eut pour protester et avertir leurs frères des dangers, mais ils ne furent pas écoutés. Rapidement, les enseignements du DraKaon furent répandus et les terres draconiques s'étendirent jusqu'à couvrir l'ensemble de l'archipel des Cyclades. Ainsi, les Cycladiens purent-ils bénéficier des pouvoirs vénéneux de Béhémoth. Capables d'invoquer l'aide de ses esprits-Dragon, ils en vinrent à étudier les moyens d'altérer la structure du pentacle. Ils firent de la draconisation une voie vers l'élévation.

 

 

Les Guerres pélasgiques
 

Désormais ivres de puissance, les Cycladiens étaient persuadés que rien ne pourrait plus s'opposer à eux. Ils durent déchanter. Des étrangers venus du Nord débarquèrent. Grâce à de magnifiques vaisseaux, ils voguaient sur les champs solaires. Eux aussi étaient pleins de superbe et fiers de leur héritage. Venant d'Hyperborée, ils se faisaient appeler les Pélasges. Leur magie était grande et ils connaissaient nombre de secrets sur le Ka-Soleil. Au début, ils furent pacifiques, bien que méprisants. Mais rapidement, ils furent rendus inquiets par le Souffle de Béhémoth. Puis, horrifiés par les théories et les rituels des Cycladiens, ils s'en retournèrent à leurs vaisseaux et déclarèrent une guerre sans merci aux Hydrim et à leurs serviteurs. Ils décidèrent que cette civilisation n'était pas digne de posséder l'Atalithe et qu'eux seuls sauraient en faire un bon usage.

Les Cycladiens eux, considéraient que l'utilisation des champs solaires par les Pélasges était une hérésie. La chute d'Atlantide et la révolte des humains étaient des preuves suffisantes de la folie du Sentier d'Or. Le Ka-Soleil était désormais tabou. Seuls les Ka-éléments devaient faire l'objet de toutes les attentions.

Par deux fois, la ville de Troie fut incendiée et sa reine, folle de rage, décida de faire appel à toute la puissance de Béhémoth. Par la magie du DraKaon, Charybde se transforma. Son pentacle enfla démesurément, en même temps que son corps. Poussée à son paroxysme, la draconisation la transforma en monstre élémentaire. Charybde se jeta dans les flots à la poursuite des Pélasges et fit couler nombre de navires. Mais son état était irréversible. Elle ne valait désormais guère mieux qu'un effet Dragon. Son nom fut redouté et entra dans la légende. D'abord, Charybde s'attaqua à deux cités pélasgiennes dans l'Hellespont : Plakia et Skylaké. Elle poursuivit ensuite les survivants jusqu'au détroit de Messine, où les Pélasges avaient installé d'autres colonies. Elle parvint à les massacrer et demeura en ces lieux. Mais le sanctuaire des Pélasges étaient la Thessalie. Et dans cette région fertile, nul Cycladien ne pouvait pénétrer sans être dissous.

 


DE CHARYBDE EN SCYLLA

Dans les akasha, il est fait mention de gigantesques créatures hantant les fonds des Écumes akashiques. Ces créatures de rêve ont été appelées par les Pérégrins d'EntreMondes Kraken, Charybde et Scylla. Il ne s'agit pas à proprement parler de reflets akashiques de ces monstres que connut la Grèce mythique. Simplement, les Pérégrins se sont référés à des symboles de danger pour la navigation. En réalité, il s'agirait plutôt d'émanations des Anciens, les Sauriens fidèles à l'Immaculée, la Lune blanche. Bien que ces créatures soient endormies dans des poches akashiques, les Écumes d'Antimoine, leur puissance animée par une soif de vengeance a donné naissance à ces êtres relativement autonomes qui s'attaquent à toute présence Nephilim dans les Écumes…

Quant à Scylla, il s'agissait à l'origine d'une Onirim qui entra en conflit avec Circé. Ce fut sans doute indirect, mais la future Princesse de l'Arcane III en tira une grande rancœur. A la suite d'un duel magique, elle entraîna Scylla dans le Khaïba…

 

 

 

Le Pacte de Phaïstos
 

Il y eut pourtant une trêve. Elle fut difficilement négociée par des Cycladiens qui s'étaient réfugiés sur l'île de Crète. Un pacte fut signé entre les trois forces. C'est un Faërim, Rhadamanthe, qui devint le roi de cette nouvelle civilisation. La Crète devait rapidement régner sur les mers alentours. L'Âge Minoen fut ainsi le premier acte du Compact d'Aïon.

Le centre de la vie magique et mystique se déporta ainsi en Crète. Évidemment, la paix était très fragile, les tensions étaient encore grandes. Rhadamanthe voulut alors bâtir un gigantesque palais qui serait le symbole d'une ère nouvelle, riche pour les Nephilim désireux de cohabiter ensemble, sans pitié pour les fauteurs de troubles.

Cnossos devint le sanctuaire des Aïonéens. Il fut édifié par Dédale, un Ange particulièrement doué pour l'architecture subtile. Car Cnossos était bien plus qu'un simple palais, les Aïonéens voulaient un paradis idyllique et un sanctuaire imprenable. Héritiers de l'enseignement de PeleasKa, les Pélasges imposèrent le respect de la liberté des humains. Les Nephilim ne devaient donc pas influencer leur vie profane. Cnossos devait être isolé des affaires humaines. Rhadamanthe laissa le pouvoir temporel aux mains d'une lignée de mortels qu'il engendra : les rois Minos. Ceux-ci régnèrent longtemps sans partage sur le monde égéen. Ils imposèrent même leurs lois dans les Cyclades, alors que les Thalatoï s'étaient définitivement retirés du monde profane.

Ainsi, la Crète devint le pôle d'attraction de la méditerranée. L'île devint le centre névralgique de la communauté Nephilim. Les Aïonéens en étaient les maîtres. Et  Cnossos permettait de mener les recherches magiques dans la sérénité et avec l'assistance des humains. Havre magique, son architecture isolait les Nephilim du reste du monde, les champs magiques y étaient emprisonnés et stagnaient pour l'éternité, rendant sans effets les conjonctions. Afin de sanctifier le site, un Nephilim fut même sacrifié, son pentacle servant à nourrir l'édifice. Dédale avait eu le temps d'étudier l'architecture de sites ésotériques tels que les alignements mégalithiques et les pyramides. Ainsi, les Aïonéens baignaient dans les champs magiques, coupés du reste du monde. Le palais était un vrai labyrinthe, certaines pièces périphériques avaient même la faculté de détourner les courants pour éviter toute attaque magique. Des effets Dragon patrouillaient aux abords afin d'intercepter tout humain porteur d'orichalque. Les travaux terminés, les Aïonéens prirent peur du pouvoir que Dédale avait sur eux par sa connaissance du palais. Ils demandèrent au premier roi Minos de le neutraliser en le tuant et en plaçant sa stase dans une salle « neutre ». Puis les maîtres de Cnossos se plongèrent tout entier dans leurs recherches.

Mais les Cycladiens continuaient leurs œuvres. La puissance de Béhémoth s'accroissait sans cesse, malgré le Compact d'Aïon. Bien que dominée politiquement par les rois Minos, leur civilisation continua à resplendir. Elle s'infiltra même au sein de la société minoenne. Surtout, les Cycladiens participaient activement aux recherches menées dans Cnossos. Ainsi, certaines salles du palais-labyrinthe servaient à la liturgie. Les humains y rendaient grâce aux Nephilim et se prêtaient à des rituels destinés à renforcer les Ka-éléments de leurs maîtres. Aujourd'hui, ces techniques sont perdues, malgré les nombreux efforts de l'Arcane V. Il est cependant probable qu'elles empruntaient au rituel du solstice d'été exécuté par les Thalatoï à Délos.

Malgré tout, Cnossos resta un lieu marqué par les intrigues et les manigances. Cycladiens, Pélasges et Minoens collaboraient dans l'inquiétude de voir leurs secrets volés et pervertis. En même temps, l'attrait de la puissance les poussaient à toujours aller plus loin dans leurs alliances. Dans une malheureuse tentative pour ramener un peu d'équilibre, les Minoens décidèrent de soutenir le Thalatos le plus puissant dans sa tentative hégémonique. Ce dernier, Atriparkh, était réputé pour avoir tenu tête à Stromboli le Cyclope, il vivait sur l'île de Thira. Il refusa de rendre l'Atalithe à la fin de sa période. Il prit véritablement le contrôle de l'Alliance des Dix, soutenu par les forces magiques et soldatesques des rois Minos. Ce fut une erreur, les autres Thalatoï se tournèrent définitivement vers Béhémoth pour récupérer une parcelle de leurs anciens pouvoirs. Ils allèrent jusqu'à provoquer un tremblement de terre en Crète afin de détruire Cnossos. Malgré de nombreux dégâts, la structure magique du palais demeura.

 

 

Le Pacte d'Olympe
 

Il y eut de nombreuses voix alors pour protester contre la politique périlleuse de Rhadamanthe et l'influence pernicieuse des Cycladiens jusqu'au sein de Cnossos. Sur le sommet du Mont Olympe, les Aïonéens tinrent conseil. L'un des leurs prit l'ascendant. Il décida de transférer le Compact sur la presqu'île grecque, laissant ainsi la Crète et les Cyclades à leur destin. Le Mont Olympe devait devenir le nouveau sanctuaire magique des Aïonéens. Un panthéon de divinités rigide et structuré fut établi sur les bases du Pacte de Phaïstos. Chaque Nephilim devant prendre sa place dans cet ensemble sous les auspices de ses aînés. Ceci devait éviter toute nouvelle infiltration des Cycladiens. Au sommet de ce panthéon se trouvait la figure de Zeus Roi, exclusivement réservée au nouveau chef du Compact d'Aïon, le Roi de l'Orage.

La nouvelle ville phare du second pacte fut Mycène, une cité de soldats prompts à défendre les couleurs du Roi de l'Orage. Rapidement, elle obtint la suprématie sur les autres cités grecques. Malheureusement, la Crète restait une puissance forte et dominait les mers. Le culte de Poséidon concurrençait ainsi celui de Zeus et était totalement infiltré par les fidèles de Béhémoth.

Cependant,  il fut décidé de ne pas se lancer dans un guerre difficile contre Cnossos. Le Roi de l'Orage ne voulait plus se préoccuper que de la Grèce elle-même, non des îles. Choqués par cette position, de nombreux Pélasges décidèrent de quitter le Compact d'Aïon. Ils repartirent sur les flots solaires à l'aide de leurs navires. Ceux qui décidèrent de rester furent abandonnés et intégrèrent pleinement la société mycénienne.

Atriparkh, lui, restait le grand gagnant. Il avait toujours l'Atalithe en sa possession et les autres Thalatoï n'avaient plus la puissance de se mesurer à lui. Il utilisa le vestige d'Atlantide pour de dangereuses expériences. Selon certains Cycladiens, il utilisa une ébauche de rituels alchimiques afin de raffiner la puissance de l'Atalithe pour la rendre manipulable. Évidemment, ne disposant pas de la Sapience du Glorieux Alliage, il ne fit que provoquer une grosse catastrophe. En l'occurrence la submersion de l'île de Thira et un raz de marée qui balaya totalement la civilisation des Cyclades. Le cataclysme ébranla même la stabilité magique de Cnossos. Le palais-labyrinthe perdit une part importante de son pouvoir. De la grande île de Thira, il ne restait plus qu'un archipel, Santorin. En son centre, trois îles brûlées jusqu'au roc, les Kaïmeni, encerclaient une étrange aurore dans le ciel : un reflet spectral des cinq Ka-éléments, visible uniquement en Vision Ka.

 

 

La fin des Cycles
 

Le règne des Dix venait de s'achever. Le désastre dissipa les pentacles des Nephilim à des centaines de kilomètres à la ronde. Les énergies magiques furent attirées vers le centre de l'ancienne île de Thira. On ne connaît aucun Nephilim des Cyclades qui put survivre à ce vortex. En Crète, les Nephilim minoens avaient été protégés par la structure magique de Cnossos et par le Nexim en son centre. Mais l'ensemble menaçait de s'écrouler sur lui-même. Les Minoens n'eurent pas l'occasion de se reprendre. Un groupe de Nephilim athéniens téméraires, les Théséides, massacra les effets Dragon qui gardaient le palais-labyrinthe. Arrivé au centre, il dissipa définitivement le Nexim à l'aide de glaives en orichalque. La civilisation minoenne venait de sombrer.

Cependant, les Cyclades conservèrent une certaine importance pour les factions occultes. Lorsque Apollon revêtit les atours de Phoïbos l'Étincelant, il fit de Délos un sanctuaire dédié à sa personne. Il put ainsi profiter des restes de la puissante magie du lieu. Et même après que Delphes tomba aux mains des Mystes, Délos resta fidèle à Apollon. Et, de façon plus générale, les Cyclades restèrent une contrée mystérieuse pour l'ensemble des Nephilim. Le désastre provoqué par la submersion de Thira marqua grandement les Fils des Ethers et la région ne fut plus jamais repeuplée comme avant. Un sentiment intense de mélancolie et de désespoir frappait le Pentacle de ceux qui, intrépides, osaient encore fouler le sol des domaines des Enfants de Thalatta. Les anciens palais sombrèrent dans un silence funèbre. Au cœur du nouvel archipel de Santorin, l'aurore magique était la trace indélébile de la folie d'Atriparkh et de la puissance de l'Atalithe.

Tout comme il est évident que Béhémoth marqua le Meborack de son empreinte, il est certain que l'Archipel des Palais Perchés (Netzach) ne fut qu'un écho amplifié du destin tragique des palais cycladiques. Cette contrée laisse le même sentiment de tragédie aux Nephilim que les îles des Cyclades.

 

 

 

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