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Baronnie de Rochronde

Située dans le Sud-Ouest d’Urguemand, la baronnie s’étend exclusivement sur une presqu’île longue de 48 lieues. Elle constitue un poste avancé du royaume face à la Province liturgique dont les navires croisent dangereusement près du littoral. Même les plus sages érudits urguemands sont incapables de s’accorder sur la date de peuplement de la région. Les premières traces écrites remontent à la lignée des Faërens, princes d’Armgarde et fondateurs de Lorgol. Mais les cercles de pierres présents dans le Rochrondais et dans les Garvents attestent d’une présence bien plus ancienne.

Quant à la baronnie elle-même, elle remonte assurément aux Fratricides. Le premier seigneur de Rochronde a été adoubé par Urguemand lui-même. Et c’est la fameuse pierre plate de forme circulaire qui a donné le nom à la lignée. Pendant longtemps, les Rochronde ont été les loyaux chevaliers des barons de Lorgol. Ce n’est qu’en 1287, avec l’extinction de la lignée régnante, que le titre de baron leur échoit.

Malgré sa position, en première ligne contre les Liturges, la baronnie est peu considérée de ses pairs. Il faut attendre l’héroïque destinée d’Agone de Rochronde pour que l’attention se porte sur elle. En contrepartie, elle a énormément souffert des guerres et une grande partie de son territoire a été défigurée par la folie incendiaire des croisés liturges.

Pourtant, trente ans après, les baronnies « continentales » continuent de considérer ce territoire comme une marche quasi sauvage et refusent d’accorder à la baronne Ewelf le rôle politique qu’elle entend jouer. Elle est pourtant la seule à pouvoir assurer la pérennité de la lignée, alors que le Premier Baron Agone n’a toujours pas d’héritier déclaré et que ses disparitions répétées et mystérieuses en inquiètent plus d’un…

 

 

Les marais du Malmuisant  

 

Région située au nord-ouest de la baronnie, le Malmuisant est de sombre réputation. Ce n’est qu’un vaste marais aux eaux saumâtres et aux terres dangereuses. Les habitants ont appris à éviter cette contrée comme la peste. Et pourtant, elle recèle nombre de trésors. Les ruines d’anciennes colonies liturges attendent de dévoiler leurs vestiges. La plus célèbre est assurément la cathédrale oubliée d’Aldeguêne, désormais enfouie dans les flots et la boue.

Malgré les légendes et les rumeurs, certains ont décidé de vivre dans les marais. Des familles entières y résident. Les plus anciennes descendent parfois de colons liturges obligés de se cacher pour échapper à la colère des Urguemands. Elles vivent de peu.

Durant les veillées, les paysans des Puiverts aiment raconter moult légendes sur les mystérieux Passe-boues, cette caste de passeurs qui proposent aux plus zélés de les emmener à travers les marais. D’aucun affirme qu’ils se font un plaisir de perdre leurs passagers pour ensuite les dévorer. Pourtant, chaque anecdote sur la résistance urguemande face à l’envahisseur liturge comporte son Passe-boue, personnage énigmatique qui accepte de dissimuler les héros et de les mener en lieu sûr.

Cathédrale Aldeguêne

Chef-d’œuvre de l’art religieux liturge, la cathédrale est un immense navire de pierre naufragé. Personne ne sait ce qui a bien pu pousser les fidèles de Saint-Neuvêne à construire un tel édifice dans les marais. Qu’importe, Aldeguêne est une légende pour tous. Bien que rares soient ceux qui l’ont vue, tous sont prêts à la décrire avec force détails. Après les Deux Guerres, Aldeguêne est devenue le symbole de la victoire inéluctable d’Urguemand sur la Province liturgique. Car la cathédrale à demi enfouie sous les flots boueux du Malmuisant a aussi été le centre nerveux de la résistance et de la reconquête lancée par Agone de Rochronde. Aujourd’hui, on raconte que de nombreuses oriflammes y célèbrent la mémoire des héros du passé.

 

 Mauchâtel

Grande forteresse de l’ancien temps, Mauchâtel n’est plus aujourd’hui qu’une ruine oubliée. Construit sur une motte, le château-fort devait surveiller les marais et prévenir toute tentative d’invasion par le nord de la baronnie. Sur le papier, l’idée était bonne. Malheureusement, les marais ont eu rapidement raison de la motte et la forteresse, devenue trop instable, a été désertée. Il n’en reste plus que quelques ruines alors que la majorité du château s’est écroulée. Mis à part quelques remparts, seule une tour parvient encore à s’élever. Une rumeur tenace fait de Mauchâtel le siège de l’Académie obscurantiste de Rochronde. Orchal aurait investi les lieux après la guerre.

Contrairement à Aldeguêne, il est encore possible de localiser Mauchâtel, grâce à sa position surélevée. Néanmoins, même les Passe-boues préfèrent éviter l’endroit.

 

Loudain

Il est étrange qu’une ville de cette taille puisse exister au Malmuisant. Et pourtant, Loudain est l’un des quatre bourgs qui parsèment la baronnie. Fondé par des Liturges lors de la Troisième Croisade, le bourg est rapidement tombé sous le contrôle des Urguemands. Depuis, il accueille une vaste communauté de pêcheurs qui profitent des largesses du golfe d’argile, loin de la menace liturge. La partie la plus ancienne de la ville est en pierre. Quant aux rues, elles forment un vaste réseau de passerelles à un mètre du sol et préservent ainsi les pieds des citadins. Les bâtisses les plus récentes sont construites sur pilotis et encadrent le port de pêche. Aucun rempart ne protège Loudain. Les marais forment une protection terrestre autrement plus efficace.

 

 Port-Terre

Seul véritable village présent dans le Malmuisant, Port-Terre se trouve à quelques kilomètres au sud de Loudain. Ses habitants vivent chichement des produits du marais. Ils se font par contre une spécialité de chasser les diverses créatures qui hantent la région. Port-Terre est aussi le meilleur point de départ pour explorer les marais. Guère éloigné de la route qui mène à Loudain, il accueille aussi, de temps à autre, un Passe-boue prêt à louer ses talents.

 

 Forteresse de Tourbesec

Construite peu après Mauchâtel, elle a bénéficié d’un destin plus heureux. Ce fier édifice s’élève à la lisière du Malmuisant. Il accueille le châtelain de la région dont dépendent Loudain et Port-Terre, Aïgor de Mangerand. Cet homme rude essaie de maintenir un semblant d’ordre au sein du Malmuisant, alors que la plupart des habitants du marais refusent toute autorité.

 

 Vilmâs

Ce village se trouve au sud du Malmuisant, dans les Puiverts. Il est pourtant sous la juridiction du châtelain Aïgor de Maugerand. À vrai dire, ses habitants n’ont qu’une lointaine idée de la vie dans les marais et ils se font un plaisir de conter mille terribles histoires aux voyageurs. Ce qui n’est pas chose rare, puisque Vilmâs est en bordure de la route reliant Loudain à Troyet. De fait, les vilmois sont bien plus attirés par les secs paysages des Puiverts. Ils n’apprécient que moyennement le passage de gens venant des marais.

Vilmäs accueille une importante caserne de patrouilleurs ruraux théoriquement placés sous les ordres du sire de Maugerand. En réalité, c’est le chevalier Bradule, suzerain de Vilmâs et de ses environs, qui les dirige. Aussi, ces hommes d’armes sont particulièrement méfiants vis à vis de quiconque vient du Nord ou se dirige vers les marais. Quelques incidents ont déjà entaché la réputation de la route.

 

 

Le golfe d’argile  

 

Le golfe s’étend entre les marais du Malmuisant et le littoral du continent. Ses eaux sont extraordinairement calmes mais surtout, elles sont peut profondes. De grands bancs de vase parsèment le golfe et interdisent à tout gros navire d’y pénétrer. Seules les chaloupes des pêcheurs de Loudain sont capables de parcourir ces eaux troubles. Le golfe d’Argile possède une grande réputation dans tout Urguemand. Car ses eaux boueuses sont réputées magiques. Elles seraient capables de faciliter la guérison, dit-on. Quant à la terre meuble qui tapisse le fond du golfe, elle est réputée être une argile que s’arrachent les sculpteurs. Idéale pour façonner les objets, elle devient aussi dur que de la pierre après cuisson. Ainsi les villages qui bordent le littoral utilisent-ils de nombreuses poteries réalisées à partir de la glaise du golfe.

Enfin, il faut noter que les communautés côtières sont à l’abri de toute attaque maritime, elles prospèrent donc depuis des siècles, telle la ville de Loudain. En contrepartie, il est impossible de développer un véritable port dans cette région.

 

 

Les Landes sèches

 

Entièrement ravagé par les croisés liturges lors des Deux Guerres, l’Ouest de Rochronde n’est plus qu’un sol infertile. Les vents n’y charrient que poussière, la terre, malgré les pluies nombreuses, reste craquelée et brute. Les rochers affleurent à la surface, comme autant de cadavres délaissés sur un champ de bataille. Et de fait, après trente ans, il est encore possible de retrouver quelque arme ou armure, rongée et oubliée.

Les ruines des fermes délaissées et des hameaux détruits marquent les Landes sèches. La région est damnée, nul être censé ne s’y rend plus, si ce n’est les troupes en partance pour Veillécume. Ce n’est qu’autour d’Évrême, d’Abrîlone et de Creussec que la vie réapparaît. Ici, il est encore possible de cultiver les terres et de faire de l’élevage. Le gibier reste trop peu présent pour pratiquer la chasse.

Au moins la situation apporte-t-elle un avantage à Rochronde : les terres désolées ont l’horizon lointain. Les sentinelles d’Evrême ou de Veillécume peuvent donc surveiller efficacement la contrée. Tout voyageur est rapidement repéré et vite intercepté afin de s’enquérir à son sujet. Malgré cette suspicion légitime, les troupes du banneret Séban sont relativement accueillantes. Il est dans l’intérêt de tous que les Landes sèches retrouvent peu à peu un caractère humain…

Évrême

Bourg protégé par de puissantes enceintes, Évrême a toujours su résister aux invasions liturges. Lors des Deux Guerres, les troupes sont parvenues à ralentir l’avancée des croisés, se battant vaillamment. Deux portes gigantesques permettent d’enter dans la ville. Celle de l’est est désormais la seule utilisée, elle aboutit à un pont enjambant la Discrète et à la route menant à Rochronde. Celle de l’ouest est condamnée. Les liturges ont utilisé le feu grégeois pour faire tomber la ville, sans succès. Mais le rempart ouest garde encore des traces de suie impressionnantes. Au cœur de la ville se dressent deux édifices majestueux, connus dans toute la baronnie et au-delà. La forteresse des seigneurs d’Évrême abrite la famille régnante depuis la fondation de la cité. C’est un véritable donjon niché dans la ville dont la présence rassure les vilains. Séban, l’actuel banneret, y loge du printemps à l’automne. En hiver, il établit ses quartiers dans son manoir de Lorgol.

Le deuxième édifice est la cathédrale d’Évrême. Beaucoup plus petite que les modèles liturges, elle n’en reste pas moins impressionnante par la surcharge de ses décorations. Depuis mille ans, chaque génération de banneret a voulu apporter sa contribution à l’édifice. Le Patriarche Aguemuis dirige les offices. Depuis trois cents ans, les habitants des Landes sèches (autrefois appelées Ouistrevaux) et des Puiverts vouent un culte à Sainte-Bluette et à sa fille la Discrète, les deux rivières de la baronnie. Depuis les Deux Guerres, le culte a pris énormément d’importance. Notamment dans la châtellenie d’Évrême. La Sainte-Discrète fait ainsi l’objet de nombreuses vénérations. À chaque hiver, une procession part de la cathédrale vers le pont pour recueillir l’eau de la rivière et la ramener dans des fioles bénies. Ensuite, du haut du rempart ouest, le Patriarche répand l’eau vers les Landes sèches. Ainsi, l’eau peut reposer durant l’hiver et favoriser la floraison au printemps.

 

 

Le Rochrondais

 

Cœur historique de la baronnie, le Rochrondais est pourtant moins peuplé que le Lorgelois ou les Vrilles. Ses habitants vivent principalement de leurs cultures et de la vente du bois. Aussi, la région est désormais fort déboisée et seul le Nord fournit encore les arbres nécessaires. Cette partie de la presqu’île est la première à avoir été occupée par les humains. C’est aussi l’un des champs de bataille qui vit la plus farouche opposition entre Urguemand et Neuvêne durant les Fratricides. C’est à la fin de cette bataille que l’un des plus farouches guerriers du roi, Arédrich, fut nommé seigneur de ces terres.

 

Rochronde

Ce petit bourg bien tranquille est la capitale de la baronnie. Évidemment, il est totalement éclipsé par Lorgol la Grande. Néanmoins, Rochronde est la ville par laquelle transite tout le commerce de bois de la baronnie. Les bûcherons des Puiverts acheminent leurs stères par la route du Nord et les négociants repartent avec par la route de l’Est, vers Lorgol. On y trouve aussi de nombreux forgerons habiles à travailler le cuivre des mines de Balroche, les charbonniers et les paysans venus vendre les produits fermiers. Bref, de quoi faire vivre une ville.

Avec tout ce passage, les rochrondais sont relativement ouverts d’esprit et ne s’émeuvent plus de croiser voyageurs, errants et saisonins dans leurs rues. Ici, toutes les familles ont leurs vétérans qui ont fait la guerre au côté du Premier Baron et il n’y a pas une cheminée sur laquelle ne trône  une arme ou une pièce d’armure des Deux Guerres. Et si on a toujours plus craint messire Agone qu’on ne l’a aimé, il n’en est pas de même pour la baronne Ewelf. Chaque vilain donnerait sa vie pour cette femme autoritaire mais bonne qui a su rester à Rochronde plutôt que de migrer vers Lorgol.

Car le plus gros fléau de la ville est l’exode rural ! Nombreux sont les jeunes hommes tentés par la fortune et par les fastes annoncés de Lorgol, capitale de royaume. La structure sociale, relativement homogène, limite ce phénomène. Mais les autorités de la ville sont néanmoins préoccupées.

 

Le Manoir

Situé à une demi-lieue de la ville, le manoir de la famille de Rochronde date de la Flamboyance. Construit par le maître-architecte Laars Skaldrigs de l’Équerre, il servait à l’origine de pavillon de chasse aux Faërens, princes de Lorgol. Déjà abandonné lors des Fratricides, Urguemand l’a occupé un court temps, avant de rejoindre la forteresse de Montfer. C’est donc le premier seigneur de Rochronde, Arédrich, qui s’est approprié les lieux. Depuis, le manoir est resté aux mains de la famille.

Il s’élève au centre d’une clairière et un peu plus loin, dans la forêt, on peut retrouver le cercle de pierre qui a donné son nom à la baronnie. Il s’agit d’une large pierre plate de forme vaguement circulaire, large de huit mètres, reposant sur six rochers d’une hauteur d’un mètre. Sa surface est gravée de nombreuses runes d’origine inconnue. Malheureusement, avec le temps et les intempéries, deux piliers se sont brisés et la pierre s’est affaissée.

C’est tout autour de ce mégalithe que sont enterrés les Rochronde. On peut encore voir la tombe du fondateur de la dynastie, Arédrich de Rochronde, tout comme celle d’Erdhence, père de l’actuel Premier Baron.

 

L’Amuvelle

Paisible ruisseau qui traverse la ville de Rochronde et se jette dans la Bluette, l’Amuvelle est la compagne des rochrondais. Ses rives sont les terrains de jeux des enfants, ses eaux nettoient les vêtements des habitants et elle accompagne les voyageurs le long du chemin baronnial, de Valcôte à Rochronde. Pour les rochrondais c’est donc une douce amie qui ne fait jamais d’histoire. Et pourtant, selon la légende, sa naissance se fit dans des conditions tragiques…

Dans les anciens temps, la région était sous la gouverne de l’un des fils de Dame Automne, le Prince d’Âcre. Sans s’inquiéter des conséquences de son ambition, il refusait de céder le pas devant les émissaires de Dame Hiver. Aussi la flore et la faune ne faisait que dépérir, sans trouver le repos salvateur des gelées et espérer renaître à la Floraison. Or vivait près de là une Dryade, l’Amuvelle. Celle-ci, fort inquiète de la longue agonie de l’arbre au creux duquel elle avait établi domicile, partit voir le Prince d’Âcre dans les collines. Elle supplia le fils automnin de laisser arbres, plantes et animaux trouver le repos et de mettre fin à leur interminable dégénérescence. En vain. Le Prince d’Âcre fut surtout intéressé par le corps printanier de l’Amuvelle qu’il pouvait flétrir. Il jura de laisser les Hérauts de Dame Hiver s’installer si l’Amuvelle acceptait une étreinte. La pauvre Dryade fut trompée. Dans les bras du Prince, son corps se fana, se rida. La belle Dryade n’était plus qu’une vieille souche desséchée. Alors qu’elle allait mourir, les Hérauts de Dame Hiver fondirent sur le Prince d’Âcre. Neige l’aveugla, Grêle le blessa et Bise acheva de le désorienter. Ainsi, le Prince fut précipité du haut des collines. Las, il entraîna avec lui la pauvre Amuvelle.

Celle-ci s’écrasa sur les rochers. Un mince filet de sang, dernier vestige de sa vie, s’écoula de son corps et descendit les collines. Il sillonna à travers les plaines, doucement, et sur ses rives, plantes, arbres et animaux retrouvèrent leur vigueur. Enfin, le ruisseau de vie plongea dans la Bluette pour se fondre dans la mer.

De leur côté, les Hérauts de Dame Hiver, triomphants, firent appel à leur père, Maître Blizzard. Celui-ci déplaça une colline sur le corps du Prince d’Âcre, afin qu’il ne puisse se relever. Il fit venir ses amis les nains pour qu’ils scellent définitivement le fardeau et leur confia les collines afin de veiller sur le Prince. Afin de les aider dans leurs tâches, Maître Blizzard leur laissa une escouade de Gardes-vent.

Mais la légende ne s’arrête pas là. Le Seigneur Faërens, de voyage dans le pays, découvrit les rives de la douce Amuvelle. Il fut enchanté par la beauté et l’harmonie du lieu. À tel point qu’il décida d’y vivre. Il composa une ode douce comme l’onde de l’Amuvelle. Alors la conscience de la Dryade s’éveilla pour un court instant. Elle décida de gratifier cet humain qui si bien accompagnait son périple éternel. Elle enfanta un Orphèlin qui saurait l’aimer et l’accompagner. Ainsi le Seigneur Faërens tomba-t-il amoureux de la belle créature, qui chantait si bien sa propre musique. Il se passionna pour elle, d’une passion narcissique. Pourtant, le Seigneur Faërens se lassa du chant unique de l’Orphèlin. Un jour, il se décida à repartir. Et l’Amuvelle continua son cours, doucement…

 

Éminence Grise
 

 

Les Garvents  

Étrange paysage que celui des Garvents. Un vaste ensemble de collines escarpées qui se transforment en falaise alors qu’on approche du littoral. Un décor torturé, lunaire où l’herbe s’oppose constamment à la pierre. Des terres balayées par des vents sans cesse plus puissants. Des bourrasques dont la force modèle la roche, façonnant un royaume d’arêtes, de fissures et de crêtes escarpées. Une région à l’écart de la baronnie, loin du faste et du baroque de Lorgol. Un lieu qui n’a jamais connu la Flamboyance, ni même l’Éclipse. Un pays pour quelques familles volontairement exilées de l’Harmonde et de ses guerres. Préférant subir les milles tourments de la nature plutôt que ceux que l’homme s’inflige lui-même.

Voilà ce que sont les Garvents. Et ils sont bien plus encore. De nombreux cercles de pierre indiquent que, malgré les apparences, la région est occupée depuis bien longtemps. Plus longtemps que le reste de la presqu’île. Ces étranges complexes mégalithiques, de toutes formes et de toutes natures, intriguent encore les érudits de Lorgol.

Depuis fort longtemps, les gens des Garvents sont sous la domination d’une farouche famille. Elle règne sans partage sur ces terres hostiles, protégeant ses gens contre les menaces extérieures, notamment liturges.

Mais rien ne protège les humains contre les forces magiques qui errent dans les collines. Parfois, les vents s’assemblent en des tourbillons dévastateurs qui descendent les collines dans un hurlement. Les fissures de la roche elles-mêmes affolent les sens d’un cri strident. Alors les paysans disent que ce sont les Gardes-vent qui s'éveillent et harcèlent le Prince d'Âcre. Et les hurlement que l'on entend sont les siens...

Village de Garvent

Seul rassemblement un tant soit peu urbain de la région, Garvent est un petit village minier niché au creux d’une vallée. Ici sont stockées les réserves d’ardoise et de fer de la région, avant qu’elle ne parte pour les villes d’Urguemand. Toutes les demeures sont en pierre de taille et le centre du village est occupé par de grandes forges. C’est aussi ici que vit la famille régnant sur les Garvents. Depuis de nombreuses générations, elle a fait construire une petite forteresse. Froide en hiver comme en été et toujours sombre, elle peut néanmoins accueillir tous les habitants du village durant un long moment pour les protéger d’une invasion. Cela a été salutaire durant les Deux Guerres. Autant le dire, les gens de Garvent n’apprécient que moyennement les étrangers. En temps normal, ils amènent eux-même leurs ardoises et leurs lingots de fer à Rochronde avec leurs poneys, repartant le jour même pour leur domaine. Il faut d’ailleurs noter que leurs convois sont toujours protégés par quelques piquiers. Quant au village, il est entouré de postes de gardes bâtis sur de hauts échafaudages. Les hommes s'y relaie afin de scruter les alentours et prévenir en cas de danger. Bien souvent, les voyageurs sont donc repérés bien avant qu'ils ne voient le village.

 

Le Clan des Collines Hurlantes

Rassemblement de sept familles de nains (soit moins d’une centaine d’individus), le clan était installé ici avant que les Faërens ne fondent Lorgol. Il a d’ailleurs mal vu l’installation de familles de miniers, il y a quelques centaines d’années. Aujourd’hui, tous se côtoient dans une relative entente. Les humains font essentiellement commerce d’ardoise et de fer brut. Alors que les nains vivent en autarcie quasi-complète. Ils troquent parfois différents objets et parures métalliques finement ouvragés contre d’autres denrées. Ils se rendent même parfois au marché de Rochronde pour se procurer des textiles. Leur domaine se trouve au sommet d’une colline mais s’étend bien en-dessous.

Si l’on prend la peine d’écouter les nains, on peut apprendre nombre de leurs légendes sur leurs pères, alors bien plus nombreux, qui vivaient originellement dans la presqu’île. Ils aiment pareillement raconter que le pays était autrefois l’un des domaines privilégiés de la Dame de l’hiver.

Le Clan a creusé son domaine sous une haute colline hérissée de blocs de granits aux arêtes aiguisés. Avec son porche de pierre, l'entrée ressemble à celle d'un gigantesque tumulus. En cas de grande menace, elle peut être obstruée par de lourds blocs de granit. Les nains vivent dans les galeries, qui sont divisées en sept districts, selon les familles. Ensuite, chaque couple possède une vaste alcôve et des dépendances. Le reste est dédié aux parties communes et aux ateliers. Sur le sommet de la colline, des baraquements de pierre abrite les moutons des Kornelijr. Les pâtres de cette famille ont une grande connaissance des environs et sont ceux qui noué le plus de liens avec les humains alentour. Juste à côté des étables se trouvent les ateliers des granitiers, généralement de la famille des Klerggs.

Enfin, le clan abrite une élémenterie. Personne ne sait réellement de quand elle date, pas même les nains. On la relie souvent aux Gardes-vent et son maître élémentier possède une charge sacerdotale parmi les siens. La légende veut qu'il possède le pouvoir d'éveiller tous les Gardes-vent en cas de grande menace. En temps normal, il se contente de vendre les élémentäs artificiels qu'il a lui-même façonné à partir du vent des collines. L'actuel propriétaire est maître Walrœk Haraknigg. Il est l’un des rares nains du clan à quitter les collines. S’il accompagne ses congénères au marché de Rochronde, il va parfois jusqu’à Lorgol !

 

 

Le blason de Rochronde : ©2001 Kingdom of Meridies, SCA, Inc. 
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